Fernando Tambroni (né le
25 novembre 1901 à
Ascoli Piceno, dans les
Marches - mort le
18 février 1962 à Rome) était un homme politique italien.
Biographie
Le nom de Fernando Tambroni restera lié pour toujours au gouvernement qu'il présida pour quatre mois, dont la majorité au parlement ne fut assurée que grâce aux voix du Mouvement Social Italien (MSI), qui, à l'époque, était l'expression du
néo-fascisme italien.
Avocat, dans sa jeunesse il adhère au Parti populaire de Luigi Sturzo. Après l'instauration de la dictature fasciste en 1926, il est mis en prison pour quelques jours, mais ensuite il aura une attitude complaisante envers le régime de Benito Mussolini.
Élu député de la Démocratie chrétienne en 1946, constamment réélu par la suite, il fait partie, à partir de 1953, de différents gouvernements, et devient successivement ministre de la Marine marchande, du Trésor, du Budget et de l'Interieur. Proche du président de la République Giovanni Gronchi, il est considéré l'expression de l'aile progressiste de la Démocratie chrétienne.
En mars 1960, Fernando Tambroni est chargé par le président Gronchi de constituer un gouvernement de centre-gauche, composé par des ministres de la Démocratie Chrétienne. Ce sera un échec, car il n'aura que la confiance de son parti et du Mouvement Social Italien. Trois ministres et un sous-secrétaire d'État démissionneront pour protester, mais ils seront vite remplacés.
Tambroni vire de cap et adopte une politique musclée, réprimant avec la force les manifestations de protestation des partis de gauche à Rome, Reggio Emilia et Catania, avec treize morts et de nombreux blessés parmi les manifestants. Craignant un coup d'État, les chefs des partis antifascistes - y compris le secrétaire de la Démocratie chrétienne Aldo Moro - se mettront à l'abri. En juin, la décision du gouvernement d'autoriser le congrès national du Mouvement Social Italien à Gênes, ville médaille d'or de la Résistance, provoque dans le pays un sursaut antifasciste d'une proportion inattendue. Fortement décrédité même dans son parti, il est contraint de démissionner le 6 juillet 1960.
Il meurt à Rome, deux ans plus tard, le 18 février 1962, à l'âge de 60 ans.